Contre les fossoyeurs de l'Europe : mon plaidoyer pour le OUI !

Je m'étais abstenu de tout commentaire pour l'instant, mais j'ai été choqué par un texte partisan publié sur un site lié à Linux, et je ressents un devoir intîme à contrebalancer avec mon opinion ce genre d'argumentaires auto-compaisants, qui sous le sceau d'argumentations longues et intellectuellisantes, manquent l'essentiel : une vue d'ensemble de la problématique et un minimum de pragmatisme.

Je trouve extrêmement attristant, affligeant, de constater ces prises de position pour un "non" au traité de Constitution Européenne, qui font sans conteste le jeu des populistes et de l'extrême-droite. Je ne suis pas certain que les partisans du non aient réellement conscience de l'enjeu réel de cette consultation, et de leur responsabilité destructrice.

De quoi parle t-on ? D'un traité établissant une "Consitution", un grand mot en fait, beaucoup trop fort sans doute par rapport à l'enjeu intrinsèque du texte. Un traité qui entérine l'élargissement de l'Europe aux 10 nouveaux membres, et qui est une évolution des traités précédents, détaillant des modes de fonctionnement et établissant les nouveaux grands équilibres de l'Europe, ceci dans les domaines de compétence qu'elle possède (c'est une subtilité dont personne ne parle : les Etats membres conservent beaucoup de leurs compétences...).

Donc qu'est-ce qui est le plus important dans ce texte ? Le contenu ? Que neni.

La Constitution européenne ne va pas changer notre vie demain ou après-demain. D'ailleurs, qu'elle soit adopée ou non, ça ne changera pas concrètement la vie quotidienne des français, à court terme. A long terme ça le pourrait bien.

Dire oui au nouveau traité, ce n'est pas donner un chèque en blanc pour une Europe ultra-libérale. Le libéralisme se passera volontier d'une Constitution Européenne.

Dire oui au traité, ce n'est pas non plus approuver de quelque façon qu'il soit la politique du gouvernement actuel (notons au passage que les français n'ont pas volé leur gouvernement actuel, n'est-ce pas, les 17% qui ont voté FN en 2002...).

Dire oui au traité en tant que Français, c'est bien plus que dire oui à un simple texte, c'est simplement dire : OUI je pense que malgré toutes les critiques qu'on peut formuler à son égard, l'idée européenne dans le monde actuel est porteuse d'espoir, et de stabilité pour l'avenir. C'est dire OUI, je pense que mes enfants ont le droit de vivre en paix et sans guerre.

Dire non en tant que Français, c'est bien plus que dire non à un traité. C'est cracher sa haine à la figure des 10 nouveaux entrants, c'est dire à ses enfants : je préfère mon utopie à un avenir sans trop de risques pour toi, voire je préfère que les américains décident pour toi. Dire non, c'est casser une dynamique de construction déjà fortement enrayée ces dernières années.

A toutes ces questions, trouvez votre réponse. En tous cas, si le NON l'emporte en mai prochain, je n'en oublierai jamais ses artisans.

Par ailleurs, je constate n'avoir jamais entendu chez les partisans du non la moindre proposition concrête, la moindre description de leur idéal européen ("une europe plus sociale" c'est très vague, et ça ne veut rien dire).

Enfin, je voudrais dire à tous ceux qui critiquent ce texte, et le recritiquent, qu'ils auraient pu s'y intéresser avant... Tous les débats le concernant ont été retranscris publiquement, jour après jour, dans de multiples langues, et les citoyens de l'Europe étaient fortement encouragerà participer, à donner leur opinion pendant cette période. Mais à l'époque ça n'était pas le sujet social à la mode en France, sans doute.

Gaël Duval - vous pouvez mettre un lien sur ce texte, publié sans aucune licence, grâce à l'URL suivante : http://www.indidea.org/gael/fr/oui.php

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